Mon éthique et mes valeurs sont le fruit d’un cheminement profond, tissé à travers mon parcours de vie, mes expériences, mes lectures, mes engagements et mes rencontres. Elles ne sont pas figées : elles se nourrissent de chaque échange, de chaque débat animé lors d’une soirée, de chaque désaccord qui m’a poussée à revoir mes certitudes, de chaque combat observé ou mené, et de toutes ces paroles – militantes, artistiques, philosophiques – qui ont résonné en moi.
Elles prennent racine autant dans mes études et mes formations que dans les discussions informelles, dans les récits de patients, dans les témoignages de ceux qui ont vu leur souffrance invisibilisée, dans la confrontation aux injustices, à l’effroi, à la violence systémique. Elles se sont affinées au contact du terrain, là où le bien-être ne peut être pensé comme un luxe personnel, mais comme une nécessité collective.
C’est en lisant Politiser le bien-être de Camille Teste que j’ai pu terminer de mettre en mots cette réflexion et vision que je met en oeuvre dans ma pratique. Ce livre m’a permis d’oser formuler ce que je pressentais depuis longtemps : que le soin, la santé, le bien-être ne peuvent être déconnectés des réalités sociales, des rapports de pouvoir, des oppressions systémiques. Il m’a offert un tremplin pour structurer cette éthique qui guide aujourd’hui ma pratique.
À travers ce travail de rédaction, je ne cherche pas à imposer une vérité, mais à rendre visible un positionnement clair et réfléchi, qui fonde chacune de mes interventions. Ce cadre est une boussole, un engagement envers les personnes que je désire accompagner justement et une invitation à penser ensemble une autre façon de prendre soin, plus juste, plus inclusive, plus respectueuse des singularités et des rythmes de chacun.